Noirceurs Parisiennes

Univers ambigu renversant les tabous,
Ton atmosphère étrange entretient les esprits
D’une quête assoiffée ne connaissant de prix !
Mais quel Démon coquin les fait tenir debout ?

Cadences endiablées des galères Romaines
Aux accents lancinants tout aussi fracassants,
Vos rythmes aliénants et pourtant peu dansants
Voient de nouveau le jour dans la boîte inhumaine…

Oh ! Pantins bien charnels dénués de raison :
Que de pitié j’éprouve en scrutant la candeur
De vos faits amoureux empruntant les odeurs
A la bestiale envie de la folle saison !

Vos âmes payeront la douloureuse histoire
Née d’un affreux brouillon de lyres métalliques,
De falsifications, d’attirance électrique
Germés dans l’inconscient le temps d’un sombre soir…

Mirages…

Ô vapeurs de l’Eté ! Ô sulfureuses danses !
Votre chaleur m’enivre et dans vos douces flammes
Un fantasme s »esquisse en de diablesses femmes
M’incitant à venir d’une maligne absence

Ne sachant résister aux appels amoureux
Je les laisse attiser mes ardeurs tempérées…
Pouvoir les approcher serait inespéré :
Leurs images ne sont que contours vaporeux.

Délicieuses visions, réelles distorsions ?
Devrais-je user pour elles, en tuant, de mon glaive ?
La folie pour ces anges avatars de mes rêves ?

Mon esprit ensablé victime d’obsessions
Ne peut donc être libre et détruire ces chaînes
Qui me lieront à vie aux côtés de ces reines.

Floraison fruitée

Toi femme du matin aux beautés picturales,
Tes seins gorgés d’amour, d’une ombre sculpturale
Caressent mon regard, et ton corps tout entier,
Incroyable vaisseau proclame ses quartiers.

Toi femme du midi aux beautés plus charnelles,
Mon cœur est le bastion de nos jeux passionnels :
Au zénith c’est le feu, triomphant qui prépare
Les mets les plus exquis comme on goûte un nectar.

Oh! Toi femme du soir, raffinée, si fatale,
Ta beauté n’a de nom que l’éclat des pétales
Aux parfums envoûtants, la nuit dans Pampelune,
Revêtant la rousseur des reflets de la lune

Exceptionnelle plante aux vertus savoureuses
Tu ne dors donc jamais et reste fabuleuse
Par-delà les saisons tes feuilles te préservent
Et c’est admiratif qu’en amant je conserve
Tes tableaux, tes senteurs et ta peau si pulpeuse

Hors du temps

C’était un soir d’automne où l’air frais voyageait
Un grand tapis cuivré recouvrait les trottoirs
Les lumières dorés du grand hall de la gare
Étourdissaient mon cœur impatient et léger.

Tu étais là, enfin, mes yeux te retrouvaient,
Charmante et réservée comme à ton habitude,
Ton baiser traduisait nos lots d’incertitudes,
Mais qu’importe j’avais envie de nous rêver.

Nous prenions le tramway, tu nommais mon désir !
Sur le chemin, les Ducs, nous saluaient brillamment
Comme pour révéler que sous le firmament
La ville à tes côtés ne faisait que grandir…

J’avais pour ton accueil au cœur de notre alcôve
Imaginé des fleurs, hôtesses parfumées,
Quelques doux chocolats que tu me dis aimer
Mais aucun numéro où l’on montre les fauves…

Fenêtre sur le monde à regarder Marseille,
Dans les bras l’un de l’autre allongés sur le lit
Nous goûtions enfantins, simplement de la vie
Un instant quotidien affublé de merveilles.

Nous discutions de tout et ce n’était pas rien,
Nous reconstituions les pièces d’existence
Dont nous n’avions encor’ pas la moindre conscience :
Le moment peu à peu devenait aérien.

Et tu as accédé alors à ma demande :
Figer pour moi le temps pour mieux se dévoiler,
Oublier les carcans, ensemble s’envoler
Vers l’horizon troublant où rien ne se commande.

Mon être vacillait découvrant ton trésor
Et La confiance alors écrasait ta pudeur ;
Tous tes mots de plaisir me faisaient grand honneur
Lorsque j’abandonnais mes lèvres à ton corps.

Jamais une minute a été aussi belle
Et je te remercie de l’avoir fait durer :
Car gravée dans ma chair je puis te l’assurer
Elle est pour moi bien plus que simple bagatelle.

Le plaisir nu

Une fois oublions nos quotidiens décors
Pour enfin lâcher prise et dans les errements
Penser aux lendemains qui chantent fièrement
La vie qui nous exalte et fait vibrer nos corps

Lisons main dans la main cet horizon brûlant
Où le soleil, discret, se camoufle en chandelle
Où les nuages blancs, bel écrin de dentelles
Accueillent nos plaisirs en heureux confidents.

Sans pudeur, livrons nous aux jeux les plus intimes,
Chavirons dans la chair avilissante et folle,
Noyons-nous de baisers à la candeur créole
Je serai ton bourreau, tu seras ma victime
Et le crime assumé au creux de nos atolls
Restera incompris dans l’effroi unanime!

Et nous ferons rougir les vierges les plus prudes
Exhibant sur le sable une étreinte choquante
Tels des serpents hargneux, héritiers des bacchantes
Nous nous accouplerons dans les cris les plus rudes.

La friction de nos peaux claquera bruyamment;
La chair en éruption dans la forge des sens,
Arpège incandescent de la concupiscence
Brûlera nos baisers d’amants presqu’infamants.

Et lorsque tu jouiras dans l’abandon total,
Emplie d’une furie, violente, incontrôlable
J’encenserai tes seins d’un stupre inégalable
Qu’autrefois l’on trouvait aux forêts de santals.

Les amants incandescents

Maintes fois sur le feu nous avons attisé
Nos désirs les plus fous en amants inconscients,
Et nos corps consumant nos vies électrisées
Brûlaient sur le bûcher d’un chaud ciel peint de cyan.

Nous nous délections des flammes d’un enfer
Que nous portions aux nues tel un fier paradis;
Pareils à des guerriers, nous croisions le fer,
Avec nos chairs durcies par ce doux incendie.

Nos regards crépitaient de passions dévorantes
Prenant de chaque instant des clichés mémorables,
Nos veines traversées par une lave ardente
Rythmaient chaque bouffée de nos danses de Diable.

L’impétueuse fièvre affurait nos raisons
De cuisantes visions des ribotes antiques
Et l’Echo, caressé par le chant des liaisons
Se souviendrait longtemps de nos pouls frénétiques.

Comme un volcan vivace entrant en éruption
D’épais et sulfureux nuages de nos sels
Se formaient au-dessus de nos peaux en fusion
Contrastant le magma qui glissait sur nos ailes.

Comment ne pas se perdre en ces instants violents
Où la raison alors cède le pas aux sens
Où le coeur martelé de flots ensorcelants
S’abandonne absolu sur l’autel des jouissances!

Nuit charnelle

Le désir était là, au creux de nos deux corps,  
Nous tremblions, serrés, de plaisir sous nos peaux
Et les quelques bougies qui tenaient de décor
Dans nos yeux reflétaient la force du propos.

Caresses et baisers nous liaient dans l'intime
Et nos regards fiévreux traduisaient le transport
Que notre union pourrait dans ce moment sublime
Installer en nos cœurs jusqu'aux cieux de l''aurore.

Nos courbes étendues enfin se confondaient
Nos pouls s'accélérant, l'ivresse de l'étreinte
En ses frissons charnels de vie nous inondait
Et le bonheur alors n'était plus hors d''atteinte.

Femme…

Allongé sur un lit je désire surprendre
Une bouche féline et des seins alarmants,
Si doux et si fiévreux qu'en poète, en amant,
Langoureux je pourrais avec passion te prendre

Ah ! La folie me guette et toi femme sublime
Soleil de mes désirs je martèle ton cœur
En posant sur ta peau mes caresses de fleur,
Jouant obstinément le jeu des sensuels mimes…

L'ascension périlleuse en direction des cieux
Me rappelle instamment l'Olympe des plaisirs
Et en aventurier je gravis, audacieux,
Le sommet de la douce embaumé de désirs.

L'objet de tentations empli d'excitation
Éveille tous tes sens et provoque en ton corps
L'explosion virginale, source d’exaltation,
Récompense infinie des intenses efforts…

Un cocon de bonheur étouffe nos ébats,
Et toi, femme enchantée tu m'offres ton sourire,
Gage d'éternité et de coquins plaisirs :
A jamais tu seras l'élue de mes débats…

Tentations

Il est des continents parfois inaccessibles,
Des forts si bien gardés que l'on n'y peut entrer,
Des édens oubliés aux beautés indicibles,
Mais la femme a de tous le plus fort des attraits.

Il est des volontés que l’on doit respecter,
Des songes interdits qui restent en suspens,
De puissantes envies de lèvres humectées
Que la femme inconsciente impose à nos dépends.

Pour nous désorienter parfois sonne le cor,
Il embrouille nos sens, aveugle notre esprit :
Se jouant du désir qui naît dans notre corps,
La femme est dans son tout bien plus que ses parties.

La femme est aux confins de toute convoitise.
Le plaisir de son corps sans aucune limite.
Et l’homme en l’ignorant prouverait sa bêtise
Tant il est amateur de liaisons interdites.