C’était un soir d’automne où l’air frais voyageait
Un grand tapis cuivré recouvrait les trottoirs
Les lumières dorés du grand hall de la gare
Étourdissaient mon cœur impatient et léger.
Tu étais là, enfin, mes yeux te retrouvaient,
Charmante et réservée comme à ton habitude,
Ton baiser traduisait nos lots d’incertitudes,
Mais qu’importe j’avais envie de nous rêver.
Nous prenions le tramway, tu nommais mon désir !
Sur le chemin, les Ducs, nous saluaient brillamment
Comme pour révéler que sous le firmament
La ville à tes côtés ne faisait que grandir…
J’avais pour ton accueil au cœur de notre alcôve
Imaginé des fleurs, hôtesses parfumées,
Quelques doux chocolats que tu me dis aimer
Mais aucun numéro où l’on montre les fauves…
Fenêtre sur le monde à regarder Marseille,
Dans les bras l’un de l’autre allongés sur le lit
Nous goûtions enfantins, simplement de la vie
Un instant quotidien affublé de merveilles.
Nous discutions de tout et ce n’était pas rien,
Nous reconstituions les pièces d’existence
Dont nous n’avions encor’ pas la moindre conscience :
Le moment peu à peu devenait aérien.
Et tu as accédé alors à ma demande :
Figer pour moi le temps pour mieux se dévoiler,
Oublier les carcans, ensemble s’envoler
Vers l’horizon troublant où rien ne se commande.
Mon être vacillait découvrant ton trésor
Et La confiance alors écrasait ta pudeur ;
Tous tes mots de plaisir me faisaient grand honneur
Lorsque j’abandonnais mes lèvres à ton corps.
Jamais une minute a été aussi belle
Et je te remercie de l’avoir fait durer :
Car gravée dans ma chair je puis te l’assurer
Elle est pour moi bien plus que simple bagatelle.