A l’âme

La vie est un dédale où les êtres s’engouffrent,
Si bien que peu à peu ils oublient leur chemin
Pensant que tôt ou tard viendra la douce main
Qui de compassion relève ceux qui souffrent.

Mais de doigts il n’y a que celui du destin :
De la haine à la joie il passe par l’ennui,
Ô toi ! Mon cher poète avais-tu dans tes nuits
Deviné que plus fourbe encore en l’intestin
Grouillait un malicieux, monstre si délicat
Qu’il ne peut se trouver qu’aux confins d’un iris ?
Labyrinthe introuvable où l’entrée se fait lisse,
Avais-tu pressenti qu’en l’autre il se trouva ?

Lorsque l’on veut chérir la moitié de son cœur,
Avec force esquiver d’incroyables issues,
Pour trouver réconfort, n’est-il pas incongru
De subir cet Amour qui ronge avec horreur.

C’est de lui qu’il s’agit d’un panache élégant,
Hâtons-nous de rêver qu’il serait arc-en-ciel
Sans noir ou bien sans gris juste pour son doux miel
Chaussons sans plus attendre un de ses plus beaux gants

Ronde éternelle

Je t’aime ô toi la vie, je t’aime ô harmonie,
Tu me donnes l’envie, l’envie d’aimer les fleurs,
M’élèves en douceur avec parcimonie,
Moi qui ne suis qu’un homme, un homme empli d’erreurs
Tu m’offres l’odorat pour goûter tes senteurs…

Je t’aime ô toi la vie, je t’aime ô délicieuse
En enfant tu m’émeus, m’émeus en mon doux cœur
Et m’envoie enchantée, la femme radieuse,
Moi qui ne suis qu’un homme, un homme en tout malheur
Tu m’offres le toucher pour avoir ta candeur…

Je t’aime ô toi la vie, je t’aime ô festival,
Si tôt j’ouvre les yeux, les yeux sur mon humeur
Que tu me fais danser au sein du plus beau bal,
Moi qui ne suis qu’un homme, un homme fait de heurts
Tu m’offres le regard pour croquer tes saveurs…

Je t’aime ô toi la vie, je t’aime ô ambroisie,
Tu me berces gaiement dans tes flots de bonheur
Et j’apprécie tes mets d’Europe ou bien d’Asie,
Moi qui ne suis qu’un homme, un homme avec ses peurs
Tu m’offres tous tes goûts pour jouir de ta fraîcheur…

Je t’aime ô toi la vie, je t’aime ô symphonie,
Tu es à mon écoute et m’aide en ta chaleur,
Tes chants de réconfort m’apportent mille envies
Moi qui ne suis qu’un homme, un homme de douleurs
Tu m’offres ta douce ouïe pour être ton sauveur…

Equinoxe

Un parfum doux amer aux allures d’Automne,
Une note piquée résonnant d’un doux ton,
Une femme si seule accompagnée d’un rond,
Une vie égayée dans ses jours monotones…

Le mélange astucieux d’un nez fort dépourvu,
La mélodie géniale errant dans l’agonie,
Le souffle harmonieux d’une mère qui nie,
L’espoir d’être immortel, l’avenir déjà vu…

Tous ces mots incertains, ces desseins si précis,
Tout le grand paradoxe empli dans un seul verre,
Toute la modestie que possède un revers :
En moi me laisseront un goût des plus exquis…