Une fois oublions nos quotidiens décors
Pour enfin lâcher prise et dans les errements
Penser aux lendemains qui chantent fièrement
La vie qui nous exalte et fait vibrer nos corps
Lisons main dans la main cet horizon brûlant
Où le soleil, discret, se camoufle en chandelle
Où les nuages blancs, bel écrin de dentelles
Accueillent nos plaisirs en heureux confidents.
Sans pudeur, livrons nous aux jeux les plus intimes,
Chavirons dans la chair avilissante et folle,
Noyons-nous de baisers à la candeur créole
Je serai ton bourreau, tu seras ma victime
Et le crime assumé au creux de nos atolls
Restera incompris dans l’effroi unanime!
Et nous ferons rougir les vierges les plus prudes
Exhibant sur le sable une étreinte choquante
Tels des serpents hargneux, héritiers des bacchantes
Nous nous accouplerons dans les cris les plus rudes.
La friction de nos peaux claquera bruyamment;
La chair en éruption dans la forge des sens,
Arpège incandescent de la concupiscence
Brûlera nos baisers d’amants presqu’infamants.
Et lorsque tu jouiras dans l’abandon total,
Emplie d’une furie, violente, incontrôlable
J’encenserai tes seins d’un stupre inégalable
Qu’autrefois l’on trouvait aux forêts de santals.